Tarik Ramadan
l’intellectuel musulman bien connu, vient régulièrement au Canada et au Québec
pour prêcher la bonne parole d’un islam ouvert sur le monde. Rappelons pour
situer le personnage que dans un débat animé avec Nicolas Sarkozy en 2007,
Tarik Ramadan, mis au pied du mur au sujet de la lapidation, déclarait
publiquement son abolition impossible, puisque inscrite dans le coran. Pour
régler ce problème gênant, Il préconisait toutefois que les pays musulmans appliquant
littéralement les prescriptions de la charia instituent un moratoire sur les
pratiques de lapidation plutôt que leur abolition formelle. Le principe
coranique de lapidation dont celui de la femme infidèle devant demeurer, mais
son application temporairement suspendue.
Or voici que très récemment, le journal montréalais The Gazette dans son édition du 16 avril 2010 nous informait que M. Ramadan veut aujourd’hui nous convaincre que « les musulmans pratiquants peuvent apporter une importante contribution à l’occident pluraliste »[1].
Or voici que très récemment, le journal montréalais The Gazette dans son édition du 16 avril 2010 nous informait que M. Ramadan veut aujourd’hui nous convaincre que « les musulmans pratiquants peuvent apporter une importante contribution à l’occident pluraliste »[1].
Cette
sollicitude de Tarik Ramadan pour l’occident mérite qu’on s’y arrête un moment.
Lorsque quelqu’un prétend vous faire un cadeau que vous n’avez nullement sollicité, il est permis de se demander si ce cadeau vise à vous rendre service ou à profiter au donneur de cadeau.
Il est clair que cette « importante contribution » des musulmans pieux ne peut être que liée à la nature de leur piété islamique et non à des contributions scientifiques, économiques ou même culturelles, puisque Tarik Ramadan parlerait dans ce cas de musulman tout court et non de musulman pieux. Il est vrai que pour lui, être musulman n’a de sens littéralement que si on "se soumet à dieu" en respectant intégralement sa parole, c’est-à-dire toutes les prescriptions du coran. En effet, lors d’une précédente interview à The current, une émission de Radio Canada anglais le 14 mars 2010, ce même Tarik Ramadan déclarait que comme tout bon musulman il prenait très au sérieux tous les textes coraniques.
Lorsque quelqu’un prétend vous faire un cadeau que vous n’avez nullement sollicité, il est permis de se demander si ce cadeau vise à vous rendre service ou à profiter au donneur de cadeau.
Il est clair que cette « importante contribution » des musulmans pieux ne peut être que liée à la nature de leur piété islamique et non à des contributions scientifiques, économiques ou même culturelles, puisque Tarik Ramadan parlerait dans ce cas de musulman tout court et non de musulman pieux. Il est vrai que pour lui, être musulman n’a de sens littéralement que si on "se soumet à dieu" en respectant intégralement sa parole, c’est-à-dire toutes les prescriptions du coran. En effet, lors d’une précédente interview à The current, une émission de Radio Canada anglais le 14 mars 2010, ce même Tarik Ramadan déclarait que comme tout bon musulman il prenait très au sérieux tous les textes coraniques.
D’emblée cela
pose problème puisqu’on sait fort bien qu’aucun vivre-ensemble ne peut perdurer
s’il est assis par exemple sur des valeurs aussi intrinsèquement antagoniques,
que le droit de la femme à son autonomie d’un coté et sa lapidation en cas d’infidélité
de l’autre.
Tarik Ramadan, a fustigé, lors de cette même interview, l’utilisation irresponsable de la liberté d’expression par ceux qui critiquent l’islam[2]. Or chaque fois qu’on demande que ''la liberté d'expression'' se conforme aux exigences ''d'une parole responsable'' lorsqu’il est question de l'islam, cela revient à renier l'histoire européenne où sont nées la science et la démocratie[3].
Tarik Ramadan, a fustigé, lors de cette même interview, l’utilisation irresponsable de la liberté d’expression par ceux qui critiquent l’islam[2]. Or chaque fois qu’on demande que ''la liberté d'expression'' se conforme aux exigences ''d'une parole responsable'' lorsqu’il est question de l'islam, cela revient à renier l'histoire européenne où sont nées la science et la démocratie[3].
Lorsqu’on fait le compte des importantes contributions des musulmans pieux au pluralisme de
l’occident, force est de constater que celles-ci tournent toutes autour de
l’idée que la loi d’Allah a toujours préséance sur celle du législateur, que ce
soit dans l’espace privé ou dans l’espace public.
D’où l’appel incessant pour une laïcité généreuse et ouverte, où la liberté de religion primerait sur toutes les autres.
Et sur ce plan, M. Ramadan et les multiples organisations islamiques qu’il inspire ont engrangé des succès dont quelques uns proprement hallucinants, succès préparant les esprits aux grands changements à venir. En Angleterre, l’archevêque de Cantorbéry, primat de l’Église anglicane avait appelé le gouvernement du Royaume Uni à introduire des dispositions de la charia dans les lois du pays et à redonner des dents à la loi sur le blasphème pour punir ceux qui auraient des propos offensants pour la sensibilité des religieux. Au Canada, des appels à introduire les tribunaux islamiques de la famille, des demandes de lieux réservés à la prière musulmane dans les espaces publics incluant les écoles, universités et hôpitaux. En France, aller jusqu’à contester avec succès devant la justice, la possibilité pour un musulman athée de se faire incinérer après sa mort, au motif que seul un imam est qualifié pour constater l’apostasie. Et partout le port du hijab, pour mieux préparer le droit à la burqa, dont l’objet vise probablement à faire définitivement éclater au nom de la liberté religieuse, la notion que la femme est partout en droits et dignité, égale à l’homme.
Le droit à la burqa est l’une des plus récentes importantes contributions des musulmans pieux à l’occident pluraliste.
D’où l’appel incessant pour une laïcité généreuse et ouverte, où la liberté de religion primerait sur toutes les autres.
Et sur ce plan, M. Ramadan et les multiples organisations islamiques qu’il inspire ont engrangé des succès dont quelques uns proprement hallucinants, succès préparant les esprits aux grands changements à venir. En Angleterre, l’archevêque de Cantorbéry, primat de l’Église anglicane avait appelé le gouvernement du Royaume Uni à introduire des dispositions de la charia dans les lois du pays et à redonner des dents à la loi sur le blasphème pour punir ceux qui auraient des propos offensants pour la sensibilité des religieux. Au Canada, des appels à introduire les tribunaux islamiques de la famille, des demandes de lieux réservés à la prière musulmane dans les espaces publics incluant les écoles, universités et hôpitaux. En France, aller jusqu’à contester avec succès devant la justice, la possibilité pour un musulman athée de se faire incinérer après sa mort, au motif que seul un imam est qualifié pour constater l’apostasie. Et partout le port du hijab, pour mieux préparer le droit à la burqa, dont l’objet vise probablement à faire définitivement éclater au nom de la liberté religieuse, la notion que la femme est partout en droits et dignité, égale à l’homme.
Le droit à la burqa est l’une des plus récentes importantes contributions des musulmans pieux à l’occident pluraliste.
Comment comprendre de tels succès pour des pratiques
aussi rétrogrades dans un occident censément pétri de la philosophie des
Lumières ? Certes, il y a quelques causes conjoncturelles, entre autres,
les flux migratoires de musulmans vers l’Europe et depuis quelques années vers
l’Amérique-du-Nord, le poids des pétrodollars, les modes de communication modernes
qui permettent de jouir matériellement de l’occident tout en étant
culturellement ailleurs et le financement de centaines d’imams intégristes en
occident par l’Arabie saoudite et autres émirats depuis le premier choc
pétrolier de 1973.
Mais le principal facteur explicatif à l’importante contribution des musulmans pieux au pluralisme occidental est objectivement la nouvelle trahison des clercs occidentaux, la caste intellectuelle, qui constatant l’effondrement de tous les lendemains qui chantent, cherchent aujourd’hui leur salut dans le désir de sainteté.
Mais le principal facteur explicatif à l’importante contribution des musulmans pieux au pluralisme occidental est objectivement la nouvelle trahison des clercs occidentaux, la caste intellectuelle, qui constatant l’effondrement de tous les lendemains qui chantent, cherchent aujourd’hui leur salut dans le désir de sainteté.
Avec le soutien des nouveaux gardiens du temple des
droits de l’homme, Tarik Ramadan veut rendre l’occident islamo-compatible, en présentant
toutes les demandes des musulmans pieux
comme relevant de droits que l’occident tient pour sacrés et en affirmant que
s’y opposer serait pour l’occident un déni de lui-même puisqu’il verserait dans
le crime ultime de racisme. Pour mieux enfoncer le clou, toute résistance sera
dorénavant et automatiquement qualifiée d’islamophobie, version recopiée de
l’antisémitisme. Le discours passe d’autant plus facilement lorsque la présence
de signes islamiques marque quotidiennement l’espace civil et public et
accoutume les esprits à l’idée que l’islam religieux fait désormais partie
intégrante du tissu sociétal de l’occident. Le génie de ce processus, c’est
qu’il démarre de façon à peine perceptible et avance en catimini, j’allais dire
masqué pour ne pas effrayer au départ ; le voile arrive toujours avant la
burqa. Selon la culture du pays et le niveau de résistance du milieu, la
conquête prend plus ou moins de temps, La France est plus rétive que le
Royaume-Uni, le Québec plus réticent que l’Ontario.
Ce cheminement s’appuie sur un procédé que les fascistes connaissent bien, utiliser la démocratie pour mieux encadrer la démocratie, utiliser la liberté pour mieux contrôler la liberté, d’abord dans des enclos communautaristes avant d’élargir peu à peu ces pratiques aux espaces public et civil.
Ce cheminement s’appuie sur un procédé que les fascistes connaissent bien, utiliser la démocratie pour mieux encadrer la démocratie, utiliser la liberté pour mieux contrôler la liberté, d’abord dans des enclos communautaristes avant d’élargir peu à peu ces pratiques aux espaces public et civil.
Tarik Ramadan
n’a jamais été centré sur le désir sincère de parfaire l’occident en promouvant
la diversité culturelle et la pluralité des valeurs. L’occident n’est pas si
mal en point qu’il ait besoin des soins de M. Tarik Ramadan. M. Tarik Ramadan
ne s’intéresse pas vraiment plus aux musulmans ou au monde musulman. S’il s’y
intéressait ne serait-ce qu’un peu, il utiliserait ses formidables ressources
intellectuelles et son éloquence pour apporter une importante contribution d’un musulman pieux là où ça compterait
vraiment, c’est-à-dire dans les pays musulmans si dépourvus au plan de la
diversité et du pluralisme des valeurs.
Pourquoi tant de sollicitude à vouloir parfaire les pays européens et nord-américains et si peu pour aider les 57 pays où l’islam règne suprême, où il est dangereux de revendiquer le droit à affirmer une autre foi et plus encore le droit à refuser toute foi. Poser la question, c’est y répondre.
M. Tarik Ramadan s’intéresse uniquement à la propagation de l’islam intégriste comme l’a bien montré Caroline Fourest dans son livre[4] Frère Tarik, le double discours et comme la ville de Rotterdam l’a finalement compris avant de le congédier de son poste de conseiller en multiculturalisme pour duplicité. Ramadan est le nouveau Saladin, celui qui doit mieux planter l’étendard de l’islam intégriste au cœur de l’occident, non avec l’épée mais avec la religion des droits de l’homme.
Lénine disait que le capitalisme vendrait la corde qui servirait à le pendre.
Pour l’occident, M. Ramadan se contentera d’utiliser la charte des droits et libertés.
Pourquoi tant de sollicitude à vouloir parfaire les pays européens et nord-américains et si peu pour aider les 57 pays où l’islam règne suprême, où il est dangereux de revendiquer le droit à affirmer une autre foi et plus encore le droit à refuser toute foi. Poser la question, c’est y répondre.
M. Tarik Ramadan s’intéresse uniquement à la propagation de l’islam intégriste comme l’a bien montré Caroline Fourest dans son livre[4] Frère Tarik, le double discours et comme la ville de Rotterdam l’a finalement compris avant de le congédier de son poste de conseiller en multiculturalisme pour duplicité. Ramadan est le nouveau Saladin, celui qui doit mieux planter l’étendard de l’islam intégriste au cœur de l’occident, non avec l’épée mais avec la religion des droits de l’homme.
Lénine disait que le capitalisme vendrait la corde qui servirait à le pendre.
Pour l’occident, M. Ramadan se contentera d’utiliser la charte des droits et libertés.
Léon Ouaknine
Essayiste, Membre du Conseil
interculturel de Montréal
24 avril 2010
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