Les Rohingya, musulmans vivant au Myanmar, sont un
peuple persécuté, peut-être le plus persécuté du monde selon de nombreuses
sources (Le Monde, Human Rights Watch, Commission européenne, Yale University). On estime leur nombre entre 800.000 et 1,3
million vivant dans la province de Rakhine (Arakan) située sur la côte
occidentale de Myanmar. Le conflit entre
cette minorité musulmane et la majorité bouddhiste est de nature ethnique et
religieuse.
Les autorités du Myanmar refusent de reconnaitre aux
Rohingya, le statut de composante ethnique de ce pays; elles les ont même déchu
de leur nationalité en 1982, et depuis, les Rohingyas se retrouvent apatrides.
Des violences inter-ethniques éclatèrent en 2012 et entrainèrent la fuite de
centaines de milliers de Rohingyas, la plupart des réfugiés se heurtant aux
portes closes de l'Australie ou des pays musulmans de l'Asie du sud-est, le
Bengladesh notamment, dont ils étaient pourtant originaires. Beaucoup finissent
par tomber en quasi esclavage aux mains de mafia diverses.
La situation actuelle des Rohingyas est désespérée, ceux-ci,
dépourvus de citoyenneté sont placés sous administration militaire, leurs
demeures incendiées, confinés dans de véritables camps de concentration, et survivent
difficilement à ce que l'organisation Human Wright
Watch a qualifié en 2013, de véritable nettoyage ethnique prémédité. Les
conventions internationales interdisent pourtant aux États de rendre quelqu'un
apatride, et évidemment proscrivent le nettoyage ethnique.
Devant un sort aussi monstrueux, on s'attendrait à ce
que deux groupes bien spécifiques en fassent une cause célèbre, une cause
sacrée; les musulmans et évidemment la bien-pensance occidentale. Or si ça et
là des voix se sont élevées, elles restent clairsemées, presque inaudibles.
Il semble que ces deux groupes aient mieux à faire que
de sauver ces malheureux !
Les principaux États musulmans d'Asie du Sud-Est (non
arabe) ne pipent mot, le Bangladesh ne veut rien savoir de ces persécutés et ne
mène aucune croisade en leur nom, le Pakistan affiche son indifférence; et, récemment,
dans un jeu de ping-pong stupéfiant, la
Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie, le plus grand pays musulman du monde,
ont repoussé tour à tour les bateaux de réfugiés avant que la pression
internationale, au bout de plusieurs semaines, ne décide enfin ces pays à
accueillir provisoirement 4600 "boat people" (TV5 Monde juillet 2015).
Quant aux pays arabo-musulman, ils parlent d'une voix
stridente dans les instances internationales pour masquer l'absence de toute
action significative, alors qu'ils pourraient tant faire, en ouvrant leurs
portes comme l'Allemagne l'a fait pour plus d'un million d'arabes en moins d'un
an. D'aucuns se seraient attendus à ce que le gardien auto-proclamé des
intérêts des musulmans dans le monde, l'Arabie
saoudite, qui préside de plus un important comité de la commission des droits
de l'homme de l'ONU, fasse des pieds et des mains pour ces persécutés. Hors
quelques discours, l'Arabie n'a consenti qu'un piètre 50 millions de dollars
d'aide, mais n'a pas offert d'accueillir un seul réfugié musulman Rohingya sur
son sol. (Ajib.fr 13 août 2012). Et l'Iran, et la Turquie? Quelques discours
ici et là, à teneur anti-occidental évidemment, quelques aides minables mais
aucun engagement puissant pour ces damnés de la terre. Et qu'en est-il du tribun du monde arabe, Tarik Ramadan, celui
qui s'inquiète d'une laïcité française si dure pour les musulmans, celui qui
déclare "Je ne suis ni Charlie, ni
Paris, mais je suis perquisitionnable". Et bien, Tarik Ramadan
s'adresse au monde mais pas pour fustiger le Qatar et autres pétromonarchies
devant leur refus d'ouvrir leurs portes aux Rohingyas désespérés . Apparemment,
le sauvetage des Rohingyas c'est la responsabilité du monde (occidental), les
pétromonarchies, elles, ont un devoir bien plus urgent, financer les milliers
d'imans salafistes qui œuvrent en occident.
Et la gauche bienpensante ? Celle qui pleure sans
cesse sur l'islamophobie délétère de la société que ce soit en France, au
Québec ou dans tous les pays occidentaux, cette gauche se déchaine-t-elle
contre les pays musulmans qui ferment hermétiquement leurs portes à leurs
frères en religion, les Rohingyas. Poser la question c'est y répondre. La
gauche bien-pensante est trop occupée à pleurer sur les grands malheurs des
musulmans, privés de la charia en terre occidentale, pour s'inquiéter des
Rohingyas en danger de mort dans un pays qui n'est pas occidental.
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